Présentation

Quand on prend rendez-vous chez un psy, on aime bien savoir à qui on a affaire. Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours professionnel ?

 Je suis issu du monde de la communication. J'ai commencé ma carrière dans le journalisme au quotidien Le Progrès de Lyon. J'ai ensuite occupé les fonctions d'attaché de presse. J'ai participé à la création d'une radio que j'ai dirigée et dont j'ai assuré la présentation des journaux du matin pendant plusieurs années. Pendant 15 ans, j'ai été Directeur de cabinet et Directeur de la communication de personnalités politiques d'influence locale ou d'envergure nationale ; j'ai aidé des maires, conseillers généraux, députés, secrétaires d'état et ministre à mieux communiquer avec les citoyens.
Parallèlement, j'ai animé des séminaires de communication et d'optimisation des performances pour des particuliers, des étudiants, des enseignants, des dirigeants et du personnel d'entreprises, des cadres de collectivités territoriales. J'ai fondé l'Institut Européen de la Performance et dispensé pendant 10 ans les séminaires "Performance Majeure", destinés aux adolescents. Et puis, je suis revenu à mes premières amours, des amours qui ne m'ont jamais quitté depuis l'adolescence : la psychanalyse, la psychothérapie, et l'hypnose.

Comment un spécialiste en communication peut-il en arriver à devenir un spécialiste des thérapies par hypnose ?

L'hypnose clinique est une discipline qui m'a toujours fasciné, et d'abord par sa simplicité, car elle n'est finalement rien d'autre qu'une forme particulière de communication. C'est un langage qui parle à une partie très intime de notre être, un langage qui peut tout changer. J'ai toujours été persuadé qu'il suffisait d'un rien pour que notre regard sur un sujet se modifie. Il fallait pour cela changer de perspective, de position par rapport au sujet. À force d'accompagner les patients sur les allées tortueuses et caillouteuses de la souffrance, j'ai  très vite été convaincu que les problèmes de communication entre les hommes proviennent d'abord des problèmes issus de la communication que chaque individu entretient avec lui-même. J'ai pratiqué l'hypnose en thérapie pendant plus de 30 ans, j'ai aussi enseigné cette discipline pendant presque autant de temps en France, en Belgique, en Suisse et au Maroc. Mais ce qui me parlait d'abord, c'était la psychanalyse.

Et la passerelle entre les deux approches a été l'hypnoanalyse...

Absolument. Il s'agissait en quelque sorte de réconcilier la mère et la fille. L'hypnoanalyse est un univers passionnant que je continue à enseigner en séminaire.

Votre analyse personnelle a duré douze ans...

Oui, pendant deux ans avec un psychiatre psychanalyste dans le Var, puis pendant dix ans avec un psychiatre psychanalyste ici à Cannes, lorsque je m'y suis installé. Je lui suis très reconnaissant de cet accompagnement qui a allié bienveillance et éthique stricte.

Et vous supervisez des professionnels...

La supervision est une forme de transmission et d'accompagnement qui m'est chère. Je supervise des psychologues, des psychothérapeutes, de jeunes psychanalystes... C'est quelque chose de très vivant et je m'y consacre de plus en plus.

Vous trouvez encore le temps d'aller en Afrique ?

Non, la page est tournée. Pendant 20 ans, j'ai conduit  des missions au Burkina Faso, au Sénégal, au Congo Brazzaville, au Maroc et à Madagascar. C'est un de mes côtés passionnels, je suis fasciné par le continent africain. Soucieux de l'autonomie des pays pauvres, notamment en matière de santé publique, je me suis efforcé d'apporter ma pierre -modeste !- à cette autonomie. Je suis persuadé que les choses avanceraient plus vite si l'on parvenait à intégrer certaines approches thérapeutiques alternatives ou complémentaires au système de santé de ces pays. C'est pour cette idée, pour cette philosophie que  je me suis engagé dans ces aventures. Mais bon !, il y a un temps pour tout. On ne transmet pas forcément la même chose tout au long d'une vie. Et on ne transmet pas non plus les choses toujours de la même façon. Il est important pour moi maintenant de partager le fruit de mon expérience clinique. J'anime donc régulièrement des séminaires, je produis de nombreuses séquences video autour des concepts analytiques...

Il y a chez vous un parfum de révolte qui vous fait parfois prendre des positions assez... marquées !

Et je revendique ces positions. Le monde de la thérapie bascule de plus en plus dans le marketing et cela me désole. Le  citoyen devient un objet que l'on manipule et dont on anesthésie l'esprit critique. J'ai envie de réveiller cet esprit critique. Je voudrais inviter à porter un regard neuf, différent, singulier, sur un tas de sujets, à commencer par les sujets qui me sont proches. J'aimerais inviter le plus grand nombre de personnes à faire la part de l'illusion et la part du réel, et à faire le choix du réel. Développer sans répit notre sens de l'objectivité, de l'éthique et de la responsabilité personnelle face au patient et face à la société que chacun construit par ses actes, cela me paraît essentiel et je ne crois pas que l'on puisse s'y engager sans se révolter ni se faire des ennemis. C'est ainsi : je suis psychanalyste ET citoyen !